dimanche 31 mars 2013

L'Ethiopie cherche à capter plus d'investissements étrangers

C'est en 2007 que Stéphane Mottier s'est installé ici. Dans ce coin perdu, situé à une vingtaine de kilomètres d'Addis-Abeba, il n'y avait alors que des eucalyptus, des hyènes, des babouins et des antilopes. Six ans plus tard, sa ferme, Gallica Flowers, produit quelque 5 millions de roses par an. Des roses de luxe qui poussent, tout au long de l'année, sous 8 hectares de serres. Elles partent chaque jour par avion vers les marchés européens - français surtout - mais aussi russe, arabe, africain et asiatique. Trente ans après le Kenya, l'Ethiopie s'est lancée dans l'industrie des fleurs coupées. Le climat tempéré s'y prête. L'altitude encore plus : Addis-Abeba est à 2 500 mètres. Et puis, paradoxe de ce pays connu pour ses famines dans les années 1980, il y a de l'eau, en quantité. Seul, un arc qui va du nord-est au sud-ouest de l'Ethiopie connaît une sécheresse chronique. Là, cinq millions de personnes, au moins, souffrent et même meurent de sous-nutrition. Quand il a quitté l'Equateur, où il venait de passer douze ans à produire des fleurs, Stéphane Mottier pensait s'installer au Kenya. Après un voyage de repérage, il y a renoncé. "Trop de violence, trop de corruption", résume ce Français d'une cinquantaine d'années. En Ethiopie, les obstacles sont nombreux, mais "aucun n'est insurmontable", et surtout, dit-il, "je ne me suis jamais heurté à de la corruption." "LES CHOSES AVANCENT" L'ancienne Abyssinie, "terre d'opportunités" ? Tous les expatriés l'affirment. Les experts aussi. "C'est un pays de PME où il faut être. Il n'y a que 300 entreprises européennes ici. C'est ma frustration au quotidien !, souligne un économiste européen. De loin, l'Ethiopie apparaît difficile, mais sur place, on s'aperçoit que les choses avancent." En 2012, l'Ethiopie a reçu 1 milliard de dollars (environ 782 millions d'euros) d'investissements directs étrangers (IDE). Elle espère doubler ce montant annuel d'ici à 2015. Bien que peu présente, c'est l'Union européenne qui a fourni l'essentiel de ces IDE ces vingt dernières années, suivie de l'Inde, de la Turquie, du Soudan, de l'Arabie saoudite (en la personne, surtout, d'un milliardaire saoudien d'origine éthiopienne) et des Etats-Unis. Mais la Chine, longtemps cantonnée à la 6e place, gagne du terrain depuis cinq ans. "Quand ils viennent ici, les Occidentaux focalisent d'abord sur les risques : le réseau de téléphonie mobile défaillant, Internet trop lent, les coupures d'électricité, etc. Les Chinois, eux, prennent ces handicaps pour des opportunités !, s'exclame Zemedeneh Negatu, représentant d'Ernst & Young pour l'Afrique de l'Est. Ils savent que ces inconvénients ne sont que transitoires. Si les Occidentaux attendent que tout marche bien pour investir ici, ils vont rater le coche !" PRODUIT INTÉRIEUR BRUT QUADRUPLÉ D'ICI À 2025 Né en Ethiopie, mais élevé aux Etats-Unis, Zemedeneh Negatu plaide avec vigueur pour qu'Européens et Américains investissent davantage dans cette Ethiopie pré-émergente. "Il reste de la place pour tout le monde et pas seulement la Chine ! Infrastructures, manufactures, mines, pétrole et gaz... Tout est à faire !" insiste-t-il. Selon lui, au rythme où elle croît, l'Ethiopie verra son produit intérieur brut (PIB) quadrupler d'ici à 2025, tandis que sa population passera de 90 millions à 120 millions d'habitants. Déjà omniprésents dans le secteur de la construction - Addis-Abeba est un chantier à ciel ouvert -, les Chinois délocalisent ici de plus en plus d'entreprises, attirés par la main-d'oeuvre bon marché et l'abondance de cuir. Huajian, l'un des plus importants fabricants chinois de chaussures, s'est ainsi installé l'année dernière à Durkem, à une trentaine de kilomètres d'Addis-Abeba. Outre Huajian, cette Eastern Industry Zone abrite déjà six usines à capitaux chinois, dont une usine de montage automobile et une fabrique de plastique. "Ici, le coût d'un salaire moyen est d'environ 80 dollars par mois, alors qu'en Chine, il dépasse les 500 dollars !", rappelle Zemedeneh Negatu. Décidé à faire de l'Ethiopie un pays à revenu intermédiaire d'ici à 2025, le gouvernement offre aux investisseurs étrangers - surtout ceux qui rapportent des devises - une série d'avantages, comme des années d'exonération fiscale, des terrains et des prés à bas prix, ou encore l'électricité gratuite. RESTE QUE POUR INVESTIR ICI, "IL FAUT LE VOULOIR" "Passer de l'afro-pessimisme à l'angélisme me paraît ridicule, mais pour moi, l'Ethiopie a tous les ingrédients d'un boom durable, en particulier grâce à la taille de sa population", déclare Bernard Coulais, directeur général à Addis-Abeba du groupe BGI-Castel (bière et vin), le plus important des investisseurs français en Ethiopie. Dans ce pays majoritairement chrétien orthodoxe, le groupe BGI-Castel a vu ses ventes de bière augmenter de 23 % en 2012. "Nos trois usines tournent sept jours sur sept et on n'arrive pas à répondre à la demande ! Nos ventes progressent en parallèle au développement du réseau routier et à l'électrification du pays. Car la bière, ça se boit frais !", se réjouit M. Coulais. Reste que pour investir ici, "il faut le vouloir", tous les entrepreneurs étrangers le soulignent. Bureaucratie. Problème du foncier (les terrains sont vendus par l'Etat pour une durée de trente ans). Réglementation changeante et parfois incohérente. Absence de port (Djibouti est le seul accès à la mer). Mais, plus que tout, manque de devises et crise des liquidités, le pouvoir donnant la priorité aux investissements publics. "Le régime ne veut pas renoncer à contrôler le secteur privé, qui reste du coup embryonnaire. Pour que l'Ethiopie devienne un "Tigre africain", sur le modèle de la Chine ou du Vietnam, il va falloir que les autorités lâchent la main et acceptent le rééquilibrage du public et du privé, avertit un économiste. Sinon, la croissance se heurtera à la surchauffe, et la bulle explosera."

samedi 30 mars 2013

L'énigme des «cercles de fées» en partie résolue.....

Un chercheur allemand montre, preuves à l'appui, que la formation de ces mystérieux disques dénués de végétation est liée à la présence de termites des sables. Nul besoin de magie ou de géants pour expliquer «les cercles de fées» des déserts africains. Ces disques dénués de végétation de 2 à 50 mètres de diamètre et délimités par de hautes touffes d'herbes intriguaient depuis longtemps les botanistes. Pluies de météorites, radioactivité, sol toxique, remontées de gaz, de nombreuses hypothèses avaient été testées pour expliquer cette curiosité naturelle, sans succès. Dans un article publié vendredi dans Science , Norbert Jürgens, botaniste à l'université de Hambourg, offre pour la première fois une théorie convaincante, étayée par des recherches de longue haleine sur le terrain. Selon lui, ce sont les termites des sables qui sont à l'origine de ces formations. «Que ce soit en Namibie, en Angola ou en Afrique du Sud, ce sont les seuls organismes dont j'ai trouvé des traces dans chacun des cercles que j'ai étudié pendant huit ans», explique le chercheur dans le Science Podcast qui accompagne son article. Les petits insectes ont été difficiles à débusquer car ils fuient à la moindre perturbation et arrivent à «nager» dans le sable sans creuser de galeries très solides. En attaquant les cercles à la pelle, ses collègues, qui avaient déjà formulé l'hypothèse «termites» par le passé, n'avaient donc trouvé ni insectes ni termitière. Les racines détruites par les termites des sables C'est après avoir découvert des traces de la très discrète espèce Psammotermes allocerus, un peu par hasard dans les herbes environnantes, que Norbert Jürgens a eu l'intuition du rôle primordial que pouvaient jouer ces insectes sociaux. En utilisant de façon systématique un souffleur plutôt que sa pelle, comme on peut le voir dans un documentaire diffusé fin août sur Arte, il réussit à mettre au jour sans les abîmer de petits nids de sable très fragiles. Dans les «jeunes» cercles en cours de formation, les termites des sables sont de plus surpris en flagrant délit de destruction des racines… Pour le chercheur, cela ne fait plus aucun doute: l'énigme des cercles de fées a vécu. «En profondeur, la terre est humide dans les cercles» Norbert Jürgens Il décrypte par ailleurs dans son article le rôle écologique de pièges à eaux qu'ils jouent dans le désert. Car si ces «taches» peuvent apparaître comme des mutilations dans le tapis herbeux pendant la saison humide, ce sont au contraire de petites oasis le reste de l'année. «Lorsqu'on creuse un peu, on se rend compte que même au cœur de la saison sèche, la terre est humide dans les cercles», explique-t-il. L'absence d'herbe faciliterait le drainage de l'eau en profondeur lorsqu'il pleut et éviterait son évaporation via la transpiration des plantes quand le temps est sec. Ce phénomène explique au passage pourquoi les disques de terre nue sont cerclés d'une herbe haute et vigoureuse. Restent néanmoins quelques questions. Pourquoi ces taches circulaires ont-elles une durée de vie de quelques dizaines d'années? Est-ce lié à une migration des termites ou à leur destruction par une espèce concurrente telle que les fourmis moissonneuses? Une interrogation plus fondamentale encore subsiste: comment les termites ont-ils acquis cette capacité collective à devenir de véritables ingénieurs d'écosystèmes? Et en ont-ils conscience?

jeudi 28 mars 2013

Pas moins de 26 bactéries peuplent nos fruits et légumes...

Laver ses fruits et ses légumes avant de les consommer. Si l’habitude est aujourd’hui très répandue, certains échappent encore à ce conseil sanitaire et cette étude pourrait bien les faire changer d’avis. Des bactéries fécales sur les fruits Deux chercheurs de l’université du Colorado sont parvenus à identifier pas moins de 26 bactéries sur des fruits et des légumes crus. A partir de l’étude de plusieurs produits, les scientifiques ont déterminés que la concentration de bactéries dépendait du légume ou du fruit étudié. Certains fruits sont particulièrement porteurs de bactéries quand d’autres restent relativement peu envahis. C’est pour le type d’agriculture que la différence sera la plus flagrante. Un fruit bio aura moins de chances d’être investis par des endobactéries, ou bactéries fécales. Toujours utiliser un couteau propre Si le nombre de bactéries est important, le risque n’est pas grand pour l’homme, selon les scientifiques. Les seuls conseils qui peuvent être donnés sont alors de laver fruits et légumes à l’eau et d’utiliser des couteaux propres afin de les couper. Car lorsqu’il y a contamination d’un produit, celle-ci vient forcément de l’extérieur et le couteau peut être un bon vecteur, par exemple lorsqu’un couteau a été utilisé, quelques minutes avant, pour couper de la viande. Cette contamination peut également avoir lieu lors de la conservation ou du conditionnement.

mardi 26 mars 2013

Le Kenya et l’Ethiopie font table rase aux 40ème Mondiaux de cross-country ......

Le Maroc a renoué avec le podium des Championnats du monde de cross-country, en décrochant la médaille de bronze par équipes du concours juniors garçons (8 km), disputé dimanche à Bydgoszcz. Composée de Mohamed Abid, Zouhair Talbi, Omar Aït Chitachen, Hassan Ghachoui, Jaouad Chemlal et Marouane Kahlaoui, l'équipe marocaine a terminé au pied du podium de cette épreuve avec 65 points, derrière l'Ethiopie (23 pts) et le Kenya (26 pts), qui ont largement imposé leur loi sur les quatre concours au programme de cette édition. En individuel, le titre mondial a été remporté par l'Ethiopien Hagos Gebrhiwet, qui a réalisé un chrono de 21min 04sec, devant le Kényan Leonard Barsoton et l'autre Ethiopien Muktar Edris. Le premier athlète marocain à franchir la ligne d'arrivée a été Mohamed Abid, entré en 12è position, tandis que ses compatriotes Zouhair Talbi, Omar Aït Chitachen, Hassan Ghachoui et Jaouad Chemlal ont terminé, respectivement, 14e 18e, 21e, et 23e. Dans le cross juniors filles (6 km), la Kényane Faith Chepngetich Kipyegon a remporté la médaille d'or, devançant sa compatriote Agnes Jebet Tirop et l'Ethiopienne Alemitu Heroye. La Marocaine Fadwa Sidi Madane s'est classée 15è, alors que sa compatriote Soukaina Atanane s'est contentée de la 56è position. Au classement par équipes, le Kenya a enlevé le métal précieux devant l'Ethiopie et la Grande-Bretagne. Dans la catégorie seniors, les athlètes kényans ont fait cavaliers seuls en raflant les deux titres mis en jeu chez les messieurs et les dames. Ainsi, le Kényan Japhet Kipyegon Korir a été sacré champion du monde (12 km) devant l'Ethiopien Imane Merga, tenant du titre. L'Erythréen Teklemariam Medhin a occupé la 3è place. Le seul athlète marocain engagé dans cette épreuve, Abdennacer Fathi, n'a pas pu faire mieux que 34e. L'Ethiopie a ravi la première place par équipes devant les Etats-Unis et le Kenya. Côté dames (8 km), la Kényane Emily Chebet, sacrée en 2010, a décroché l'or, devant les Ethiopiennes Hiwot Ayalew et Belaynesh Oljira. La Marocaine Salima El Ouali Alami a occupé la 12e place alors que sa compatriote Nadia Noujani a pris la 23e position. Par équipes, le Kenya a obtenu l'or, l'Ethiopie l’argent, et le Bahreïn le bronze. Tableau final des médailles 1) Kenya 9 médailles, dont 5 en or, 3 en argent et 1 en bronze. 2) Ethiopie 10 médailles 3 or, 4 argent et 3 bronze. 3) Etats-Unis une médaille d'argent.

L’Ethiopie signe un contrat de 3,2 Milliards pour le projet du chemin de fer

L’Éthiopie a signé deux contrats d’une valeur 3,2 milliards de dollars avec des entreprises chinoises et turques pour construire un chemin de fer pour relier le littoral fermé de la Corne de l’Afrique au port de Tadjourah à Djibouti pour exporter de la potasse, ont indiqué des responsables. L’Ethiopie, qui a vu une forte croissance économique au cours des cinq dernières années, espère exploiter les liens commerciaux croissants avec la Chine, l’Inde et la Turquie pour relancer son économie en pleine expansion. En vertu d’un plan de développement quinquennal lancé en 2010, le gouvernement vise à poursuivre des projets énergétiques et renforcer les infrastructures, y compris la construction de plusieurs nouveaux chemins de fer. Getachew Betru, chef de l’Ethiopian Railways Corporation (ERC), a déclaré que la firme turque Yapi Merkezi va construire une ligne de 1,7 milliard de dollars de chemin de fer dans le nord-est, partie d’un projet qui s’étend au troisième port de Djibouti (Tadjourah), qui est en cours de construction. Tadjourah, sur la mer Rouge, est la plus proche sortie pour la région d’Afar en Ethiopie, où un certain nombre d’entreprises étrangères, y compris la firme Canadienne Allana Potash Corp, développent des mines de potasse. Allana Potash Corp a déclaré en Février qu’ils travaillaient avec les autorités de Djibouti pour intégrer l’espace de stockage de la potasse et des installations de manutention dans les plans du nouveau port. Le Mercredi 27 juin c’est suivi un accord signé de 1,5 milliard de dollars entre l’ERC et la Société Chinoise de Communications et Construction pour construire une section différente de la ligne de chemin de fer au port de Tadjourah.

Djibouti-Ethiopie: derniers préparatifs avant le lancement du chantier de la nouvelle ligne de chemin de fer

Les autorités éthiopienne et djiboutiennes qui se retrouvent régulièrement s'activent de plus en plus en ce moment afin de mettre à plat les dernières contraintes avant le lancement du chantier de la nouvelle ligne de chemin de fer reliant ces deux pays de l'Afrique de l'est. Et ce, plus d'une décennie après l'arrêt de l'ancienne ligne ferroviaire. Ce projet de construction d'un nouveau tronçon ferré reliant Djibouti à Addis Abeba en passant par la ville éthiopienne de Diré Dawa avait été entériné par les deux pays avec un financement à hauteur de près de 600 millions de dollars qui a été contracté sur prêt auprès de l'Exim Bank. Réunis récemment à Djibouti, l'ensemble d'acteurs et de parties prenantes de ce gigantesque projet, à savoir les représentants des gouvernements des deux pays, les consultants des cabinets d'études et la China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC), maître d'oeuvre du nouveau tronçon ferroviaire, ont discuté de la mise en place d'un processus d' accélération pour parachever la dernière étape avant le lancement officiel du chantier. Selon les autorités djiboutiennes, dans le court terme, le projet poursuit plusieurs objectifs dont notamment la connexion du Port de Djibouti avec le Soudan du Sud via Addis Abeba en Ethiopie. Dans le long terme, il s'agit de connecter l'Afrique de l'est à l' autre extrémité du continent : la côte ouest. Gare à Addis Ababa A ce sujet, il convient de rappeler que Djibouti, l'Ethiopie et le Soudan du Sud avaient signé en février dernier un mémorandum d'entente tripartite de coopération économique ainsi que la construction d'un pipeline de pétrole. "Ce projet de ligne ferroviaire devra faciliter l'accès aux différents marchés de la région et relever le niveau de l'activité économique tout en reliant les capitales administratives des pays de la région, et notamment avec de projets destinés à renforcer l' inter-connectivité des réseaux de télécommunications, mais aussi des oléoducs pétroliers et des infrastructures aussi bien routières et ferroviaires que maritimes et des zones franches allant de Djibouti jusqu'au Sud Soudan en passant par l'Ethiopie", avait indiqué dernièrement le ministre djiboutien des Transports. Liée à ses voisins de la Corne d'Afrique par plusieurs projets d'intégration économiques destinés à renforcer davantage les échanges commerciaux, Djibouti, dont le défi de l'intégration régionale reste une des priorités de sa stratégie de développement, attend beaucoup de la mise en service de ce chemin de fer. Pour l'Etat éthiopien, la réalisation d'une nouvelle ligne de chemin de fer est vitale car, depuis 1998, le rail constitue avec la route le seul couloir de désenclavement du pays. A en croire les analystes économiques locaux, la mise en concession de la Compagnie de chemin de fer Djibouto-éthiopien ( CDE) permettrait au gouvernement éthiopien de disposer d'un mode de transport moins coûteux que la route et de remédier à l' insuffisance de ses capacités de transports. La mise en service du nouveau chemin de fer djibouto-éthiopien favoriserait la croissance économique et la réduction de la pauvreté en permettant aux provinces qu'il traverse d'évoluer vers une économie d'échange grâce à un meilleur accès du marché. Selon M. Kowrah, cadre du ministère djiboutien de l' Environnement, même chez les écolos de la région, la mise en servie du nouveau chemin de fer reliant ces deux pays de la Corne d'Afrique est très attendue car elle réduirait le volume des importations de pétrole des transporteurs routiers et les émissions de dioxyde de carbone. "Depuis le basculement du trafic éthiopien sur Djibouti et l' arrêt du premier chemin de fer djibouto-éthiopien, 100.000 poids lourd éthiopiens vont la navette chaque année entre Djibouti et l' Ethiopie. La consommation énergétique du rail et son empreinte carbone peuvent être respectivement 75% et 85% plus faible que celles de la route", a-t-il précisé. Le premier chemin de fer djibouto-éthiopien qui comprenait une seule ligne à voie unique, longue de 784 km, et reliant la ville de Djibouti à la capitale éthiopienne d'Addis-Abéba a été inauguré le 9 mai 1917 après vingt ans de travaux difficiles.

lundi 18 mars 2013

Maintenir les enfants d’éleveurs éthiopiens à l’école

ADDIS ABEBA, 18 mars 2013 (IRIN) - Dans les régions pastorales d’Éthiopie, des milliers d’enfants ont abandonné l’école, en dépit des efforts déployés par le gouvernement et par les bailleurs de fonds pour rapprocher les établissements d’apprentissage des enfants. Les catastrophes naturelles récurrentes, telles que la sécheresse et les inondations, et les conflits inter-ethniques sont les principales causes de leur déscolarisation. En février, au moins 17 000 enfants scolarisés dans l’enseignement primaire avaient abandonné l’école depuis le début de l’année scolaire 2012-2013, principalement en raison des migrations liées à la sécheresse. Dans la région de l’Afar, située au nord-est du pays, une quinzaine d’écoles ont été fermées en raison du manque d’eau pendant la saison sèche, affectant environ 1 899 enfants, dont 29 pour cent de filles, selon un rapport publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) le 11 mars. La persistance du conflit entre les Oromos et les Somalis perturbe l’enseignement. « Dans les zones affectées par le conflit dans le district d’Hararghe Est, situé dans la région Oromia, environ 10 600 enfants (40 pour cent de filles) scolarisés dans 35 écoles primaires [des districts] de Kumbi, Gursum, Meyumuluke et Chenasken ne sont pas allés à l’école pendant plus de trois mois », indique le rapport. Dans la région Somali, au sud-est du pays, les inondations saisonnières, le conflit ethnique entre les résidents des zones frontalières et les conflits internes au groupe ethnique somali affectent bien souvent la scolarisation des enfants, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Par exemple, les écoles de plusieurs districts de la région ont été sévèrement endommagées lors des inondations intervenues en 2012. « Lors des inondations de juin 2012, 3 196 filles ont quitté l’école. La plupart des établissements localisés dans les sept woredas [districts] ont été inondés, le matériel et les infrastructures scolaires ont été détruits », a indiqué l’UNICEF. Durant la crise, l’UNICEF a soutenu la création d’espaces d’apprentissage temporaires pour les enfants affectés. Écoles alternatives Les enfants des régions pastorales et leur famille se déplacent au rythme des saisons pour échapper aux intempéries ou à l’insécurité. Dans le cadre du programme de Centre d’éducation de base alternative (Alternative Basic Education Center, ABEC), le gouvernement éthiopien s’efforce de rapprocher les écoles de ces enfants. « Afin d’inclure les régions pastorales sous-développées, il nous a fallu concevoir une stratégie inclusive et globale visant spécifiquement ces zones. Il fallait une approche différente, adaptée à ces régions et aux modes de vie dans ces régions. Nous devions amener les écoles à ces enfants et non pas l’inverse », a dit à IRIN Mohammed Abubeker, responsable du département Soutien spécial et éducation inclusive au sein du ministère de l’Éducation éthiopien. « Et aujourd’hui, après des années d’effort, nous avons dans les régions … des écoles formelles et non formelles. Un étudiant peut trouver au moins une école formelle dans chaque kebele [une unité administrative du district] ». Le programme ABEC a permis à au moins 250 000 Éthiopiens qui vivent dans les zones rurales et qui n’ont pas accès au système éducatif formel de bénéficier d’une éducation de base, selon une déclaration de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Mais l’éducation alternative est offerte jusqu’à la quatrième année d’enseignement primaire seulement, et dans certaines zones, les enfants doivent marcher pendant deux heures pour rejoindre une école formelle et poursuivre leur scolarité, note USAID. « Comme on pouvait s’y attendre, certains ont abandonné leur scolarité, principalement pour des raisons liées à la pauvreté, lorsque que les familles ont besoin que leurs enfants travaillent ou qu’elles n’ont pas les moyens de payer un logement proche de l’école et de la nourriture ». Lors de la migration saisonnière des éleveurs, « les espaces d’apprentissage sont fermés, ce qui entraîne la fermeture de davantage de centres d’éducation de base alternative », note l’UNICEF. Apprentissage « migrant » En réponse aux migrations des éleveurs, les responsables de l’éducation essayent de trouver des moyens pour que l’apprentissage se poursuive. « Dans les régions pastorales, les populations se déplacent par choix ou [par] obligation en raison des conflits ou de la sécheresse », a dit M. Mohammed du ministère de l’Éducation. « Dans ce genre de situations, nous utilisons des écoles mobiles, qui fonctionnent très bien. Les enseignants et les matériaux éducatifs suivent les éleveurs dans leurs déplacements afin que les enfants poursuivent leur scolarité ». « Récemment, nous avons créé un réseau d’écoles : ainsi, lorsque des enfants quittent une région, nous alertons les écoles de la région vers laquelle ils [migrent] pour qu’elles puissent les accueillir », a-t-il ajouté. En collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, le ministère de l’Éducation supervise un programme de nutrition dans les écoles afin d’inciter les enfants à suivre une scolarité. L’UNICEF a également mis en place un service d’acheminement de l’eau par camion-citerne dans les zones affectées par la sécheresse. « Si les kebeles bénéficient de ce service, alors les écoles ne fermeront pas, puisque les collectivités reçoivent de l’eau », note l’UNICEF. En dépit des difficultés rencontrées, quelques succès ont été enregistrés dans l’éducation des enfants des régions pastorales, a dit à IRIN M. Mohammed, ajoutant que la région de l’Afar et la région Somali avaient des taux de scolarisation de 75 et 83 pour cent, respectivement. « Nous nous en sortons bien … mais il y a encore beaucoup de problèmes à régler. Notre objectif est qu’aucun enfant ne quitte l’école de manière permanente. Malheureusement, nous n’avons pas encore atteint cet objectif ».