samedi 29 décembre 2012

Djibouti face aux changements climatiques

Ce petit pays de 23.000 km² figure parmi les pays qui ont déjà été gravement affectés par les effets du changement climatique. Au- delà du climat très aride, le niveau de précipitation a été en dessous de 50% du niveau habituel depuis 2005. Cette importante chute de la pluviométrie a entraîné une sécheresse dont les effets touchent en première ligne les populations les plus vulnérables, à savoir les nomades et semi- nomades en milieu rural et les habitants des zones périurbaines de la capitale. Dans ce cycle infernal, l'on compte également la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans, la perte de bétail des populations nomades qui se traduit en la perte de leur principale source d'alimentation et de revenus, ainsi que la dégradation des conditions sanitaires et la propagation des maladies transmissibles comme le choléra. Les données de l'ONU révèlent que dans les régions rurales de Djibouti quelque 117.000 personnes seraient menacées par les sécheresses persistantes dues aux changements climatiques. L'assèchement complet ou partiel qui pèse sur certains lacs temporaires ou pérennes comme le Lac Assal ou Goubet qui ont déjà perdu de leurs superficies est une réalité très alarmante. Le blanchissement des coraux résultant du réchauffement global met en péril les coraux et les poissons qui contribuent de façon significative au développement de la pêche et du tourisme. L'augmentation du niveau de la mer due au changement climatique constitue un danger pour toutes les villes côtières djiboutiennes, notamment la capitale qui concentre la majorité de la population et l'essentiel de l'activité économique de ce plus petit pays de la Corne d'Etat d'Afrique. Toutefois, Djibouti n'est pas en reste du réveil des décideurs politiques africains sur le changement climatique et ses incidences en matière de développement et de sécurité qui ne se cesse de s'afficher cette dernière décennie, car aux yeux de tous les spécialistes, le continent africain apparaît comme l'un des plus vulnérables au changement et à la variabilité climatiques, une situation qui explique par une faible capacité d'adaptations des Etats africains. "Le changement climatique risque d'annihiler l'effort considérable engagé par le gouvernement pour atteindre les Objectifs du Millénaires pour le Développement. C'est pourquoi, il est indispensable d'intégrer la lutte contre le changement climatique dans nos politiques sectorielles de développement", indique dernièrement le secrétaire général du ministère djiboutien de l'Environnement, M. Dini Abdallah Omar. En effet, plusieurs actions et beaucoup des projets ont été mis en œuvre par le gouvernement djiboutien tant dans le domaine de l'atténuation que de l'adaptation au changement climatique dont notamment l'interconnexion électrique avec l'Ethiopie qui a diminué les émissions de gaz à effets de serre, les forages, le recours massif à l'énergie solaire et les projets d'exploitation de la géothermie et des énergies éoliennes dans les prochaines années. En 2006, Djibouti a adopté un Plan d'Action National pour l' Adaptation qui comporte huit points clés, dont l'adaptation aux changements climatiques des systèmes productifs côtiers (Khor Angar, Damerjog), la mise en défense des périmètres forestiers et introduction des fours améliorés, l'aménagement des eaux de surface, l'amélioration de la gestion des parcours pastoraux et réduction des risques de l'élevage intensif, et la promotion des exploitations d'agro-élevage intégré et de développement des techniques d'irrigation et d'exhaure pour lutter contre la salinité des terres. Dans ce combat titanesque, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) est aux côtés de Djibouti pour implémenter les projets identifiés dans le Programme National d'Adaptation aux changements climatiques mais également pour préparer une stratégie globale d'adaptation qui ciblerait les populations rurales de Djibouti. L'appui du PNUD en matière d'adaptation consiste également en l'accès aux fonds climatiques dédiés à l'adaptation comme le fonds d'adaptation. Dans le cadre de ce partenariat, le PNUD a récemment organisé un atelier afin de mettre en place avec le gouvernement djiboutien des nouvelles stratégies pour lutter contre les conséquences de ce phénomène. Les participants étaient appelés à partager leurs connaissances sur le processus de négociation relatif à l'élaboration d'un protocole sur le changement climatique, les financements liés au phénomène ainsi que les projets d'adaptation au changement climatique mis en œuvre par les différents départements ministériels avec le financement du Fonds pour l’Environnement Mondial. A la tribune de cet atelier, la représentante résidente adjointe à Djibouti du PNUD, le Dr Nicole Kouassi, a assuré de la disponibilité du PNUD pour accompagner Djibouti dans tous les aspects liés au changement climatique. Le Dr Nicole Kouassi a plaidé pour une coordination parfaite entre les différents départements ministériels qui demeure indispensable, car, a-t-elle expliqué "les impacts des changements climatiques touchent différents secteurs du pays et de l'économie nationale".

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